Morale vient du latin mores qui désigne les mœurs. Au sens ordinaire, on entend par là l'ensemble des règles de conduite et des valeurs d'une société ou d'un groupe social. La morale se résume à un ensemble des préceptes ayant une visée d'application pratique. Le domaine concerné est immense. L'idée de choix sous-entend des possibilités diverses et la possibilité d'opter pour l'une ou l'autre.

On peut concevoir le problème sous l'angle sociétal et civilisationnel. Les choix moraux sont les positions prises parmi les possibilités offertes. Au quotidien, l'individu et les collectivités (via le politique), choisissent des valeurs qui ont des conséquences dans les mœurs et la manière de vivre. Selon le degré d'évolution civilisationnel les choix possibles sont plus ou moins larges.

En philosophie, on distingue le problème des fins et de leur hiérarchie (éthique) de celui des règles et de leurs applications pratiques (qui serait la morale). Dans ce cas, c'est la réflexion sur le bien qui détermine les règles de conduite. Le problème du choix se décale, il passe par l'intermédiaire de l'éthique qui propose des valeurs.

Renouvelant la perspective Emmanuel Kant propose une morale du devoir qui serait démontrable raisonnablement et universellement. C'est l'objet de la longue démonstration faite dans la Critique de la raison pratique. Par la raison l'Homme  pourrait choisir des principes de conduite échappant à toute autre détermination (désir, intérêt, pulsion, codes sociaux, etc.). Paradoxalement, sa position aboutit à poser des impératifs catégoriques qui ne laissent pas de liberté de choix. Du raisonnement naitrait une obligation qui n'est pas un choix, mais un impératif qui s'impose. Le choix est reporté vers l'exercice (ou pas) de la raison, mais est-ce un choix ?

Ultérieurement dans son Anthropologie d’un point de vue pragmatique, Kant évoque une anthropologie « physiologique » décrivant ce que la nature fait de l’Homme, et une anthropologie « pragmatique » décrivant ce que l’Homme fait de lui. Cette seconde possibilité, celle de faire quelque chose de soi (diriger sa conduite), autorise des choix moraux, mais qui restent dépendants de la raison pratique.

Fichte, dans les Fondements du droit naturel, avait évoqué la possibilité pour l’humain d’acquérir des droits. Thèse rejointe par que Kant à la fin de son Anthropologie d’un point de vue pragmatique. Ces droits autorisent des choix, mais en interdisent d'autres. Si on admet une prévalence du droit, les choix sont limités, sauf à outrepasser les lois en vigueur.

De fait, – et quelqu'en soient les motifs –, les sociétés et les individus font des choix au sens précis d'opter pour tel type de mœurs ou tel type de conduite, par opposition à d'autres possibles. Être honnête ou malhonnête, respectueux des autres ou pas,  habiter dans des sociétés démocratiques ou totalitaires, vivre selon des mœurs rigides ou libres, proposer un enseignement laïque ou religieux, sont des possibilités différentes entre lesquels des choix doivent être faits.

Les philosophies ont de tout temps voulu légiférer sur les bons choix. Elles seraient plus avisées de rester neutre et de se limiter à montrer les choix possibles au vu des valeurs éthiques adoptées ; laissant donc le choix moral, c'est-à-dire pratique, à la responsabilité individuelle et collective.

 

Voir : Éthique - Morale