Les platistes, les complotistes, les anti-vac, les trolls en tous genres, se déchainent pour asséner leurs absurdités et vilipender la science. Mais ils ne sont pas les seuls. La philosophie postmoderne a assimilé les sciences aux autres discours. Elle produirait des opinions sans spécificité et les controverses seraient de simples polémiques (des débats non contraints par les faits et par des règles de raisonnement). Sont venues s'ajouter des idéologies identitaires, anti-universalistes, mettant en cause la science et la rationalité.

La science fait le lien entre la volonté de savoir et une manière de connaître efficace. Cette association est devenue possible à partir du XVIIe siècle. Un processus collectif s’est engagé les siècles suivants, si bien que la science est sortie de la marginalité. Sa prise en charge sociale a permis d'avoir des institutions qui veillent sur les garanties exigibles pour la connaissance qui se prétend scientifique.

Les raisons du soutien politique à la science sont étrangères à celle-ci. Le développement scientifique et technique constitue le principal moteur économique et la clé de la puissance militaire des sociétés, depuis le XIXe siècle. C'est pourquoi les États et les grands acteurs économiques soutiennent son développement et cherchent à l'influencer. De la sorte, une partie de la recherche s'oriente vers la technoscience. Il se crée ainsi un domaine mixte dans lequel connaissances scientifiques et techniques sont étroitement imbriquées.

Technoscience et recherche appliquée aboutissent à des techniques exploitables industriellement qui ont des effets sociaux et environnementaux massifs. Ils ne vont pas toujours dans le sens du bien commun, car leur utilisation dépend de la rivalité entre États. Cela ne doit pas faire prendre de vue l’essentiel ! La science est d’abord un processus de connaissance de l’Univers tel qu’il est.

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