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- Écrit par : Patrick Juignet
- Catégorie : Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Jean Audouze, Georges Chapouthier, Denis Laming, Pierre-Yves Oudeyer. Mondes mosaïques : Astres, villes, vivant et robots, Paris, Éditions du cnrs. 2015.
Astres, villes, vivant, robots : quatre objets d’études apparemment profondément différents les uns des autres ont des points communs.
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Ce billet fait suite à la parution du livre Le corps et l'esprit - Problèmes cartésiens, problèmes contemporains.
Certes, c'est un livre qui intéressera surtout les spécialistes de Descartes, mais le problème du rapport entre corps et esprit reste d'actualité pour l'ensemble de la philosophie. Se pose alors l'intéressante question de savoir si c'est le même problème qui préoccupa Descartes. Pensons-nous la même chose lorsque nous entendons avec la même expression ?
Dans son article introductif « Cartésianisme et philosophie de l’esprit », Sandrine Roux s'intéresse à la relation de la philosophie avec son histoire et s'interroge sur la (bonne) manière de se référer aux auteurs du passé.
A ce sujet, on peut évoquer quatre possibilités. Voyons-les successivement :
* Présupposer des problèmes éternels et des façons de penser toujours identiques.
* Se centrer sur l'auteur et reconstituer au plus près ce qu'il a voulu dire selon la façon de penser de l'époque.
* Se situer dans une reconstruction rationnelle comme le fait la philosophie de l'esprit, ce qui revient à « lire les philosophes du passé comme s'ils étaient nos contemporains ».
* Supposer une communauté d'expérience et de pensée suffisante avec l'auteur concerné pour que nous puissions dialoguer ? Aujourd'hui, les enjeux « sont-ils sensiblement les mêmes qu'à l'âge classique » (p. 21) ?
Avec Descartes, nous entrons dans le problème corps-esprit, devenu dominant dans l'épistémè moderne. Descartes ouvre une époque, car, comme le dit Sandrine Roux, « le cartésianisme introduit à cet endroit une rupture décisive et un questionnement nouveau » (p. 6). Ce problème prend des formes différentes, mais il est omniprésent. La philosophie de l'esprit contemporaine n'aurait pas tort et Gilbert Ryle parlerait à juste titre du « mythe cartésien » et de la « doctrine reçue », car la distinction corps/esprit contemporaine serait à peu de chose près le problème de Descartes. Si nous sommes encore pris dans le schéma corps/esprit, ce n'est pas parce que nous subissons l'influence de Descartes, mais, bien plutôt, parce que nous pensons selon les mêmes schémas que lui.
Le corps et l'esprit - Problèmes cartésiens, problèmes contemporains. Ed. des archives contemporaines, Paris, 2015.
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Cette formule « le sommeil de la raison engendre des monstres » est impressionnante de concision et de vérité.
Francisco de Goya a dessiné une série de gravures dans lesquelles il a traité des questions morales qui préoccupaient les intellectuels espagnols de la fin du XVIIIe siècle.
« Le sommeil de la raison engendre des monstres » est le titre de l'une des gravures parmi les plus célèbres du siècle des Lumières. On y voit l’artiste, endormi, envahi par d’inquiétantes créatures.
Le sens est double : sur un plan individuel l’imagination laissée à elle-même engendre des pensées morbides et sur un plan politique la déraison et la passion du pouvoir engendrent des formes sociales monstrueuses.
Sans raison, pondération, référence à une éthique humaniste, la barbarie se déchaine.