L’animisme a été défini par Edward B. Tylor (Primitive Culture, 1874) comme la croyance selon laquelle la nature est régie par des esprits analogues à la volonté humaine. D'un point de vue psychologique, on peut donc parler de projection anthropomorphique, au sens d'utiliser des attributs humains pour représenter ou expliquer ce qui est autre que l'homme.
Selon l'animisme non seulement les humains, mais aussi les plantes, les pierres, les rivières, les phénomènes naturels comme les orages, et même des choses créées par l'Homme ont une essence spirituelle ou une âme. Cette vision du monde est caractéristique de nombreuses cultures et religions traditionnelles. L’animisme attribue à tous les êtres identifiés dans l'environnement le même genre d’intériorité, de subjectivité, d’intentionnalité. Il place la différence du côté des propriétés et manifestations concrètes : apparence, forme du corps, manières d’agir, comportements. L’opposition nature et culture joue peu et le monde environnant est vu comme un tout au sein duquel coexistent différentes entités. L'animisme implique généralement une manière respectueuse de percevoir et d'interagir avec l'environnement (la nature).
Il existe de nombreuses formes d'animisme.
L'animisme du Japon, nous a été rendu familier grâce aux documentaires, films d'animation, et à la littérature. Cette forme d'animisme est enracinée dans la culture du fait du shintoïsme, qui est la religion la plus répandue. Le shintoïsme enseigne que des esprits, ou kami, résident dans de nombreux aspects du monde naturel et humain, y compris les arbres, les rochers, les rivières, les phénomènes naturels. Les kami sont honorés et vénérés à travers tout le Japon dans une myriade de sanctuaires shinto, des grands temples nationaux aux petits autels locaux situés près de sites naturels remarquables ou au sein des villages. Les festivals (matsuri), les rituels et les pratiques quotidiennes de nombreux Japonais reflètent cette croyance en l'interconnexion de tous les êtres et en la présence d'esprits dans le monde naturel. Par exemple, les cérémonies de purification (Shinto) visent à purifier les lieux, les personnes et les objets, et à les harmoniser avec les kami.
Certains écologistes ont une pensée animiste diffuse, que l'on retrouve, entre autres, dans la proposition de considérer la Terre comme Gaïa. Gaïa est la divinité grecque qui a surgi après Chaos pour engendrer le Monde. Mais c'est aussi le nom que James Lovelock, chimiste et ingénieur anglais, et Lynn Margulis, microbiologiste américaine, ont donné, dans les années 1970, à l'hypothèse d'une régulation de l'habitabilité de la Terre par les êtres vivants. Cette proposition mélange une conception scientifique à un rapport métaphysique à la nature.
En dehors de toute croyance animiste, les humains et les autres êtres vivants partageant un environnement terrestre commun. Ils constituent ce que les scientifiques appellent la biosphère. L'idée d'une coexistence harmonieuse semble de bon sens, mais se heurte au développement massif de la socio-techno-culture humaine.