Nous prendrons ici le terme environnement au sens large de ce qui entoure l'Homme à titre individuel et/ou collectif (l'espèce humaine).  Le terme est récent et présente l'avantage d'être peu chargé en significations implicites.

Urbain Cassan, se référant à la notion d’écosystème considère que « l’environnement est caractérisé par un ensemble de faits d’origine naturelle et d’origine humaine. […] Nous avons reconnu que ces faits ne pouvaient être étudiés isolément parce qu’il y a entre eux une étroite connexité ; que si les agissements humains sont influencés par les faits naturels, en retour, l’homme peut agir, sciemment ou inconsciemment, sur les faits naturels et que l’on peut dire, sous une forme rassemblée, que l’intervention de l’homme sur l’environnement se répercute sur lui-même » (Cassan, 1946).

Le Conseil international de la langue française a défini, en 1970, l’environnement comme « l’ensemble des agents physiques, chimiques et biologiques et des facteurs sociaux susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme sur les êtres vivants et les activités humaines ».

L’homme vit d'abord et surtout dans un environnement humain et social. Autrement dit, les effets de pensée et de langage dont il est capable à titre individuel sont aussi ceux des autres. Il rencontre la pensée et le langage des autres qui vont contribuer à la sienne. Plus largement, c’est la culture et le savoir existant qu’il accueille et auxquels il contribue. Cet environnement social est fait d'interactions, de dépendances, des hiérarchies, qui préexistent à l'individu qui lui-même y contribue par ses actes. Une série de boucles interactives se constitue entre individus et société. Le plus simple des actes finalisés dont le but est d’obtenir un résultat doit s'intégrer et interagir avec l'environnement social. Toute action humaine est en interaction avec l'environnement socioculturel.

L'environnement dit « naturel » est constitué par l'écosystème terrestre (ou plus précisément par les divers écosystèmes en interaction sur Terre). Cet écosystème terrestre, tel qu'il est au terme d'une longue évolution, permet aux humains de vivre. Au plus simple, les humains ont besoin d’air dans leur environnement naturel, car une interaction évidente a lieu : la respiration. Elle aboutit à une absorption de l’oxygène et un rejet de gaz carbonique. Pour vivre, les humains dépendent des équilibres écologiques permettant la formation continue d'oxygène sur Terre, ainsi que le maintient d'une température supportable, la permanence du cycle de l'eau, etc.

L'espèce humaine est incluse et participe ontologiquement à son environnement terrestre, mais ce n'est pas une espèce animale spontanément adaptée à l'écosystème existant. C'est même exactement l'inverse : elle adapte l'écosystème à ses besoins. L'Homme seul ou en petit groupe survit difficilement dans l'écosystème naturel. Il a donc, à partir du Néolithique, entrepris de le transformer. Les transformations se sont intensifiées avec l'industrie dont le développement massif s'est produit ce qui a des conséquences sur l'écosystème terrestre ce qui a conduit à parler d'anthropocène. Ce gigantisme est lié à des intérêts économiques et à la volonté de puissance des États (voire des Empires) en rivalités, ainsi à l'expansion démographique puisque la population humaine dépasse les 8 milliards d'individus en 2024.