La nature : des définitions multiples

Ces dernières années, le concept de nature a beaucoup été pris à partie, en particulier par trois auteurs qui sont centraux dans ce qu’on a pu appeler le « tournant ontologique » : Philippe Descola, Viveiros de Castro et Bruno Latour. Cet article va interroger divers sens du mot nature afin de pouvoir juger de la pertinence du tournant annoncé.

Pour citer cet article 

Flipo Fabrice. La nature : des définitions multiples. Philosophie Science et Société. 2025. https://philosciences.com/nature-définitions-multiples

Plan


La nature : un concept critiqué
La nature n'est pas le surnaturel
La nature se distingue de la culture
La nature est l'inappropriable


 

La nature : un concept critiqué

« Personne ne croit plus » à la nature disait triomphalement ce dernier Bruno Latour à la fin de sa vie[1], fait observé également par le philosophe Patrick Dupouey[2]. Philippe Descola explique de son côté dans des médias écologistes que la nature est un « dispositif métaphysique, que l’Occident et les Européens ont inventé pour mettre en avant la distanciation des humains vis-à-vis du monde, un monde qui devenait alors un système de ressources, un domaine à explorer dont on essaye de comprendre les lois »[3]. Latour est présenté dans l’espace intellectuel comme une « référence incontestée de la galaxie écopolitique »[4], étant par ailleurs « le philosophe français le plus célèbre au monde », suivant le New York Times[5].

Cet engouement est peut-être moins prometteur pour l’écologie politique et pour l’émancipation que ne le croient ses admirateurs. La mise en cause du concept de nature pose en effet un problème assez évident. Les associations écologistes sont classées dans la catégorie « environnement et nature », au CESE[6], troisième chambre en importance, dans la République française ; elles s’appuient sur des lois « de protection de la nature » (loi du 10 juillet 1976) et revendiquent des « droits de la nature »[7]. Les auteurs les plus importants du mouvement écologiste, tel les philosophes André Gorz et Ivan Illich, utilisent le concept de nature. Pour le théoricien de l’écologie politique Serge Moscovici, la nature est bien le « fondement » de la « critique radicale de la société dans laquelle nous vivons »[8]. Savent-ils réellement ce qu’ils font ? De quoi ils parlent ? Où ça nous mène ? Nombreux sont ceux qui hésitent et se posent la question, désorientés, dubitatifs – ainsi Andreas Malm qui prend Latour à partie[9], ou Nancy Fraser qui n’entend pas non plus abandonner le concept de nature[10]. Qui a raison ? Tournant radical ou sabordage ?

À la place de nature et de culture, ces auteurs proposent des distinctions problématiques, telles que « humains / non-humains » ou des « actants ». Mais, en toute rigueur, le « non-humain » désigne tous les êtres, vivants ou non, aussi bien les jaguars que les robots. C’est bien le sens que ce concept a chez Latour. Quand à « l’actant », il ne différencie pas le réel de la fiction, puisqu’il vient de la sémiotique de Greimas, où il « remplace avantageusement [...] le terme de personnage [dans un discours] »[11]. Il faut donc préciser à chaque fois : non-humain naturel et réel, tel que le jaguar, ou non-humain artificiel et de fiction, tel que le vaisseau de Startrek. Chassez la nature, elle revient par la fenêtre. D’ailleurs aucun des trois auteurs ne se passe réellement de ce concept.

Patrick Dupouey disait également à juste titre que chacun est libre de proposer des définitions, mais que sans elles, on ne sait pas de quoi on parle[12]. Nous proposons donc ici quatre sens possibles, qui commencent à baliser le chantier et montrent a minima qu’il n’est pas possible de s’en tenir aux solutions mises en avant par les contempteurs du concept de nature. Ou plus exactement, qu’il est légitime de se demander si, en attaquant le concept de nature, ce n’est pas l’écologie politique et l’émancipation qu’ils affaiblissent.

La nature n'est pas le surnaturel (Sens 1)

La nature est le domaine de ce qui se donne à l’investigation critique, en droit, alors que le surnaturel désigne ce qui s’y soustrait. Elle est donc une arme contre le fétichisme, en tant que celui-ci travestit la réalité démontrable. Cette définition est celle des Lumières : « appartiennent à la « nature », sans préjudice de leur contenu, toutes les vérités qui sont susceptibles d’une fondation purement immanente »[13], c’est-à-dire conditionnées à l’exercice de la preuve. C’est cette exigence-là qui fonde le sécularisme, et non la séparation de l’Église et de l’État, qui en soi n’a pas de conséquence évidente sur ce sujet, comme en témoignent abondamment les interminables débats sur la laïcité, qui ne saisissent pas le fond de l’enjeu. Le sécularisme et donc la nature sont ce qui fonde l’État de droit et la démocratie, chez Marx comme chez Habermas[14]. La nature est le fondement de ce que le marxisme appelle le « matérialisme » en tant qu’il désigne le domaine de ce que l’on peut prouver. Le surnaturel, par contre, désigne le domaine du religieux et par extension celui du fétichisme. Cette définition contraint les entités qui sont admises dans la régulation des sociétés. Une théocratie procédera différemment, en admettant au titre des « actants » à prendre en compte toutes sortes d’entités qui ne sont susceptibles que de « croyance », c’est-à-dire de discours sans référent. La nature dérive donc d’une décision politique, et non l’inverse.

À partir de là, quelques observations :

•    Ce qui est sans preuve est soit hypothétique soit surnaturel, avec une vaste gamme d’entités se trouvent entre les deux, y compris dans la modernité ; c’est le rôle de la science, le droit, la police et toutes les formes d’enquête de vérifier les hypothèses. Le vaste travail de véridiction auquel se livre une société séculière excède donc largement les seuls laboratoires, qui n’ont en fait aucun privilège en la matière, dans la mesure où aucun scientifique ne saurait remplacer un juge, un policier ou un plombier. C’est la leçon de Whitehead et de Sandra Harding, ainsi que de la « science postnormale », ou tout simplement de l’étude des controverses. Il apparaît à rebours que Latour n’aura rien produit de très précis ni sur l’expertise ni sur les sciences en société, à l’exception de mises en scène pédagogiques.

•    La nature se divise en régions dont les logiques peuvent être différentes, entretenant entre elles un rapport problématique : l’espace infini, la biosphère, les différents écosystèmes ou types de matériaux (poudres, fluides, solides etc.), l’infiniment petit, le vivant etc. Ceci implique de mettre en œuvre une grande diversité d’outils d’enquête.

•    Chacune de ces régions peut donc en un sens être considérée comme une nature différente, distincte des autres ; sachant qu’il n’existe aujourd’hui aucune théorie unifiée de la nature, ni dans la modernité ni semble-t-il ailleurs. « La nature » au sens général est donc ce résultat amorphe et mal ficelé de l’agencement discutable et discuté de toutes ces appréhensions partielles de la nature, qui incluent non seulement les sciences de la nature, très diverses entre elles, mais aussi ce que les différents membres d’une société saisissent comme tel, et finalement ces membres eux-mêmes, puisqu’ils sont aussi susceptibles de preuve.

•    Si l’on peut dire que la modernité possède une grande conception de la nature, donc, c’est en généralisant de manière assez approximative sur la base de tendances existant dans toutes les natures particulières qui la constituent.

•    L’hypothèse d’Haudricourt suivant laquelle les conceptions de la nature sont dépendantes des conceptions de l’ordre social[15] fait sens, mais à condition de souligner que les idéologies les plus opposées se réclament de la nature, ainsi du darwinisme social ou du mutualisme de Kropotkine. Et inversement les lectures de la nature sont souvent empruntées à la société, ainsi la « sélection naturelle » chez Darwin dérive-t-elle de l’application par ce chercheur d’un modèle emprunté à la sélection des semences par les paysans[16]… Il y a fort à parier que ce cercle herméneutique soit sans fin ni possibilité d’en sortir, sauf par le surnaturel. Le fond du problème est que la nature ne donne pas de réponse claire à la place de l’humain dans la nature : elle le laisse en juger.

La nature se distingue de la culture (Sens 2)

La nature se distingue ensuite de la culture, de l’artifice, en tant que ce qui ne peut être imputé à la responsabilité humaine. Cette fois la question n’est pas de différencier les êtres sans preuve des êtres « avec preuve », l’assertotique de l’apodictique, mais les auteurs « avec preuve » entre eux : qui est l’auteur ? Le responsable ? Qui est l’agent ou la cause ? En particulier, l’enjeu est de distinguer les causes d’origine humaine des autres, « non humaines », vivantes ou non. Sans cette distinction, il devient impossible de distinguer un meurtre d’un décès naturel, d’où cette opération de « blanchiment des responsabilités »[17] déjà évoquée.

De là quelques implications, de nouveau :

•    Rien n’est jamais « totalement artificiel » puisqu’un artifice n’est qu’un changement dans l’état de la nature, le concept de nature étant pris au sens 1.

•    La nature comme « grand tout » (sens 1) se distingue de la nature comme partie du monde dont l’activité est distincte de ce qui porte la marque de la responsabilité humaine : nature 2. C’est de cette nature-là dont parle Descola, et seulement dans des cas concrets assez particuliers. Clarifier ce point éviterait bien des confusions.

•    La nature dans ce sens-là n’est donc pas « une chose », mais une activité ou une causalité. Il est donc peu surprenant de ne pas trouver « la même chose » sous le concept de nature, d’une culture à une autre. Serge Moscovici l’a déjà très bien expliqué[18].

•    Les sociétés font toutes des distinctions différentes, quand à la part de la nature et à la part de l’artifice ; ceci parce que leur contexte est concrètement différent, sans qu’il n’y ait là aucun mystère.

•    La forme que prend cette répartition (nature / culture) découle de l’ordre social tout entier, pas d’un rapport à la nature qui en serait délié, et comme piloté uniquement par des « éthiques ». C’est ce que définit très clairement Serge Moscovici[19], à nouveau, à la suite de Marx[20]. Le rapport à la nature exprime un ordre social. Il s’incarne dans la technique[21]

◦   exemple : l’état des forêts au XVIIIe dépend de l’usage de la métallurgie et pas d’un rapport à la nature au sens d’un rapport aux forêts.

•    Les idéologies politiques accordent donc toutes une place à la nature, mais pas la même. En simplifiant beaucoup, on peut ainsi dire que pour les écologistes, la nature a une dignité propre, et l’écologisme radical est volontiers primitiviste ou antispéciste, accordant une place importante au vivant non humain. La nature des conservateurs est patrimoniale, et fait partie de l’identité d’un territoire en tant que composante d’un ordre hérité. Pour les libéraux, elle est une aménité ou un bien à choisir librement. Pour le socialisme classique, la nature doit être domestiquée et mise au service de tous et toutes.

•    La nature des prolétaires (le jardin, le plateau du Larzac) n’est donc pas la même que celle des élites (les grands fauves africains par exemple), comme le montre déjà très bien Ramachandra Guha.

•    La répartition nature/culture varie évidemment dans le temps et dans l’espace, mais aussi suivant les échelles. Elle ne se joue pas de la même manière à l’échelle globale ou à l’échelle d’un village. Et l’on pourrait pluraliser ainsi les natures.

•    Les non-humains sont soit sauvages, c’est-à-dire laissés à leur spontanéité naturelle, soit domestiques, c’est-à-dire mis en forme par la culture ; nier la pertinence de cette distinction ne conduit qu’à supprimer toute possibilité d’imputer des responsabilités.

•    Établir ce partage est aussi l’objet des enquêtes, médicales (la cigarette est-elle à l’origine du cancer ?), policières (le suspect a-t-il pu être présent sur les lieux, compte tenu de ce que l’on sait des lois de la nature ?), préhistoriques (ces traces sont-elles humaines ou de simples formations géologiques ?) ou autres. Sans la distinction entre nature et artifice, ou nature et culture, ces enquêtes n’auraient aucun sens ni donc aucune chance d’aboutir.

Les choses comme telles (Sens 3)

La nature désigne ce qui définit les choses comme telles, par opposition à ce qui ne leur arrive que par accident. Aucun discernement solide n’est possible sans elle.

•    Cette nature (3) se distingue de « l’essence », qui peut inclure les êtres surnaturels

◦   c’est la raison pour laquelle la nature au sens 1 ne se confond pas avec l’Être heideggérien, qui peut être compris comme désignant Dieu

◦   les anges ont une essence, mais pas de nature, car la nature est ce qui émerge sous l’empire de l’exigence de la preuve

◦   il est toujours possible cependant de soutenir que la nature est l’œuvre de Dieu. Tant que la nature est définie par la preuve, cet argument ne menace pas le sécularisme ; mais ce dernier l’assigne à reconnaître qu’il n’est qu’une opinion simplement assertotique, n’ayant donc pas de point dans la prise de décision, si celle-ci entend être adossée à des preuves.

•    La nature est susceptible d’usages contestables parmi lesquels le plus connu est d’assigner un être ou une chose à une nature qui n’est pas la sienne. Ainsi les « trans » refuseraient-ils leur « nature », selon Renaud Garcia et quelques autres[22]. Mais rien ne vient accréditer cette thèse, ni en médecine ni ailleurs. Cet argument est donc religieux ou fétichiste, c’est-à-dire : dénué de preuves.

◦   Affirmer de manière erronée que la nature d’une chose est telle ou telle ne met pas en cause le concept de nature, mais son contenu. Le « trans » a bien une nature, mais pas celle que lui assigne Renaud Garcia. Pour la connaître, il suffit d’ailleurs de demander à la personne concernée comment elle se définit, en excluant les affirmations que l’expérience médicale interdit, afin d’éviter tout fétichisme en la matière. C’est ici que la référence à la nature a partie liée avec l’authenticité, c’est-à-dire l’identité vraie, non-fausse, non-artificielle

◦   chez Serge Moscovici, notamment, mais aussi chez Thoreau, les Lumières et bien d’autres, la nature est l’authenticité qui s’oppose à l’ordre domestique et artificiel de la culture. Et il n’y a pas d’autre ressource, dans un ordre séculier ; c’est la raison pour laquelle s’en priver revient à ouvrir la porte aux « esprits » et au surnaturel, ou au fétichisme.

◦   Le philosophe conservateur Clément Rosset considère que les philosophies de l’émancipation sont toutes des naturalismes qui refusent l’arbitraire de l’ordre établi[23].

◦   Ce que les philosophies conservatrices appellent « la nature », en réalité, c’est l’habitude, et non l’authenticité. Quand Lemercier de la Rivière parle « d’ordre naturel[24] », il veut en réalité parler d’ordre habituel, qui se donne comme de manière spontanée, et qu’il ne faudrait surtout pas questionner. Mais cet ordre est culturel. La naturalisation de l’ordre culturel a pour but d’exonérer certains humains de leurs responsabilités. On peut donc reprendre la réponse que Mably fait à Lemercier de la Rivière : « Je crains que votre ordre naturel ne soit contre nature[25] ! »

La nature est l'inappropriable (Sens 4)

Enfin la nature est l’inappropriable, car relevant du don premier et absolu. Elle est l’argument imbattable et indépassé qui permet de poser des limites à l’appropriation excessive, aussi bien que de légitimer les droits de chacun, propriété bien identifiée par les Lumières, qui peut sans difficulté être étendue aux droits de la nature. Cette inappopriabilité de la nature n’est pas seulement de nature économique, comme chez Locke[26], mais cognitive. En effet, à a différence de la religion qui a toujours ses intercesseurs exclusifs et souvent protégés par le secret et le sacré, la nature est ouverte à l’investigation par tous et toutes. C’est la leçon de Panikkar, Harding et de Whitehead.

Le fait que la nature soit multiple est donc en fait une idée assez banale, quant à elle, qui signifie seulement qu’on ne peut pas avoir accès à la nature en général, en toute transparence. La nature est une altérité dont nous sommes constitués, sans cela il n’y aurait pas besoin de recherche en médecine par exemple, et nous ne nous questionnerions pas sur notre identité. Toutes les idées sur la nature donnent à voir de « multiples natures », puisqu’elles sont inévitablement médiées par la culture. Serge Moscovici le disait déjà. Pour autant cette expression de « multinaturalisme » fait problème, parce qu’elle peut alimenter le confusionnisme et l’équivocité :

•    Le confusionnisme : faire de la nature le simple résultat d’un choix culturel et arbitraire, or la nature découle d’un effort de discernement. Ainsi, le fait de tirer un projectile est régi par certains rapports de cause à conséquence qui s’imposent aux Achuar aussi bien qu’aux Ukrainiens. Nous ne pouvons pas non plus « décider » de notre authenticité, nous ne pouvons que la recueillir, l’écouter, l’entendre. Sans cela, ce n’est pas la nature que nous saisissons, mais l’artifice : le construit social, qui est faux. Saisir l’artifice au lieu de la nature, quand on veut saisir la nature, est ce qui définit le fétichisme. Michel de Fornel et Cyril Lemieux montrent que naturalisme et constructivisme tirent profit des faiblesses l’un de l’autre[27] ; ce sont en réalité deux pôles alternatifs de la connaissance, le sujet et l’objet. Que l’on supprime l’un et l’autre devient « tout autre », soit idéaliste (objet déterminé par le sujet) soit déterministe (sujet déterminé par l’objet). Popper renvoyait déjà dos-à-dos les théories de « l’esprit projecteur » et de « l’esprit seau ».

•    L’équivocité : parler de « multinaturalisme » jette un doute sur le premier des sens du concept de nature, celui qui unifie tous les autres, et oppose la nature au surnaturel. Ici, il n’y qu’une seule nature : soit le domaine de la preuve, soit celui du surnaturel. Parler de « multinaturalisme », ici ne peut vouloir dire qu’une seule chose : recommencer à admettre le surnaturel. Négliger ce premier sens a des implications politiques majeures, surtout quand les auteurs qui le suggèrent sont chrétiens : Latour, Viveiros de Castro ; et plus encore quand ils voient explicitement l’écologie comme une chance pour l’église (Latour)[28].

Conclusion : des définitions multiples

Le concept de nature présente des définitions multiples. En conclusion, nous avons envie de dire : que chacun mette ces définitions à l’épreuve. Si aucune ne lui convient, il doit dire pourquoi de manière argumentée.

Notes :

[1] Latour, Bruno, La religion à l’épreuve de l’écologie, Paris, Les Empêcheurs de Tourner en Rond, 2024, p. 94.
[2] Dupouey, Philippe, Pour ne pas en finir avec la nature. Questions d’un philosophe à l’anthropologue Philippe Descola, Marseille, Agone, 2024, p. 24.
[3] Kempf, Hervé, « Philippe Descola : “la nature, ça n’existe pas” », Reporterre. Le média de l’écologie, 12 octobre 2021, <https://reporterre.net/Philippe-Descola-La-nature-ca-n-existe-pas>, .
[4] Truong, Nicolas, Les penseurs du vivant, Paris, Actes Sud, 2023, p. 7.
[5] https://www.nytimes.com/2018/10/25/magazine/bruno-latour-post-truth-philosopher-science.html
[6] https://www.lecese.fr/groupe/groupe-environnement-et-nature
[7] Vadrot, Claude-Marie, Déclaration des Droits de la Nature, Paris, Stock, 1972 ; Vadrot, Claude-Marie, Ecologie, histoire d’une subversion, Paris, Syros, 1978.
[8] Moscovici, Serge, in Ribes, Jean-Paul, dir., Pourquoi les écologistes font-ils de la politique ?, Paris, Seuil, 1978, p. 54.
[9] Malm, Andreas, Avis de tempête. Nature et culture dans un monde qui se réchauffe, Paris, La Fabrique, 2023.
[10 ]Fraser, Nancy, Cannibal capitalism : how our system is devouring democracy, care, and the planet - and what we can do about it, New York, Verso, 2022, pp. 90‑91.
[11] Greimas, A.J. et Courtès, J., Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage (1976), Paris, Hachette, 1993, pp. 3‑4.
[12]Philippe Dupouey, Pour ne pas en finir avec la nature. Questions d’un philosophe à l’anthropologue Philippe Descola (Marseille: Agone, 2024), 24.
[13] Cassirer, Ernst, La philosophie des Lumières (1932), Paris, Fayard, 1997, p. 246.
[14] Habermas, Jürgen, Entre naturalisme et religion., Paris, Gallimard, 2008.
[15] Haudricourt, André-Georges, « Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d’autrui », L’Homme, 1962, pp. 40‑50.
[16]Darwin, Charles, L’origine des espèces (1859), Paris, Flammarion, 2008.
[17] Malm, Andreas, Avis de tempête. Nature et culture dans un monde qui se réchauffe, Paris, La Fabrique, 2023, p. 102.
[18]Moscovici, Serge, Essai sur l’histoire humaine de la nature (1962), Paris, Flammarion, 1999.
[19] Ibid.
[20] Marx, Karl, L’idéologie allemande (1845), vol. 3 / 3, Paris, La Pléiade, 1982 ; Marx, Karl, Manuscrits de 1844, Paris, Editions Sociales, 1972.
[21] Schmidt, Alfred, Le concept de nature chez Marx (1962), Paris, PUF, 1994.
[22] Garcia, Renaud, « Les acceptologues. Les “minorités de genre” au service de la fabrication des enfants », Écologie & politique, no. 2, 2022, pp. 93‑112.
[23] Rosset, Clément, L’anti-nature, Paris, PUF, 1973.
[24] Paul-Pierre Lemercier de•la•Rivière, L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques (Paris : J.•Nourse, 1767).
[25] Gabriel de Mably, Entretiens de Phocion sur le rapport de la morale et de la politique (Paris : Librairie de la Bibliothèque Nationale, 1872), 12.
[26] Locke, John, Deuxième traité du gouvernement civil (1690), Paris, Vrin, 1985.
[27] Fornel, Michel de et Lemieux, Cyril, Constructivisme vs naturalisme ?, Paris, Editions de l’EPHESS, 2008.
[28] Latour, La religion à l’épreuve de l’écologie.