Dans le langage courant, on qualifie de mal ce que l’on réprouve et qui fait souffrir. Cependant, une nuance s'impose : un désastre dû à l’environnement naturel peut difficilement être assimilé au mal, même s’il cause des dommages. Le mal suppose une intentionnalité mauvaise, destructrice.
Le mal a, de tout temps, été envisagé d'un point de vue religieux et métaphysique. Au IIIe siècle en Perse, les manichéens opposaient le bien et le mal. Dans la religion chrétienne, le mal a été personnifié par le diable, lié à l’imperfection de la créature humaine et au péché. On peut contester qu’il y ait un mal général, un mal métaphysique ayant une existence propre. C’est un présupposé indémontrable.
Pour Baruch Spinoza le mal concerne ce qui est mauvais pour l'Homme. La métaphysique du mal cache la réalité des actions néfastes des individus et des groupes sociaux. Le mal vient de conduites humaines et sociales nocives et, à ce titre, il peut être combattu et endigué par des règles et des institutions sociales et politiques.
D'un point de vue concret et réaliste, on peut dire aussi pragmatique, le mal correspond aux conduites intentionnelles qui causent la mort, la souffrance, la misère, l’indignité. Sont qualifiables de mauvais le meurtre, la torture, les agressions, les destructions, l’exploitation, l’asservissement, le vol, le viol, l’humiliation, etc. Faire le mal, c’est se conduire d’une façon qui dégrade la vie humaine.
Le mal est intentionnel ou imputable à une personne, ou à un groupe, ou à un État, qui n’ignore pas les conséquences de ses actes. Le mal, dans une philosophie rationnelle et non métaphysique, se définit par opposition au bien qui est le respect des valeurs humanistes.